Lors du premier confinement en mars 2020 dû à la pandémie de la Covid-19, un ensemble d’acteurs des communs et du libre se sont mobilisés pour faire part de leurs expériences de la situation et des multiples initiatives qui ont pu se mettre en place avec efficacité à ce moment.

Plus qu’une tribune, l’idée était de garder trace de ce qui avait été vécu à ce moment-là et des éléments de vigilance et d’attention à garder en tête pour des futurs souhaitables.

Impulsé par Célya Gruson-Daniel et Benjamin Jean, ce texte a été nourri de la contribution d’une trentaine de personnes et organisations du libre, de l’open source et des communs dont Framasoft, Code for France, la Fédération Open Space Makers, la Fabrique des Mobilités, Nouvelle-Aquitaine Open Source, Worteks, Open Data France, Veni Vidi Libri, Hack Your Research, la Coop des Communs, parmi d’autres.

Le mémorandum défend les principes communs de la libre circulation de l’information, de gouvernance ouverte et de modèles sociaux durables, qui on fait preuve de leur efficacité et agilité lors des premiers mois du confinement.

L’initiative est accompagnée d’une série d’ « impulsions » ayant germé de ces échanges, faisant apparaître 6 principaux enseignements et proposant 7 mesures politiques immédiatement planifiables.

Présentation des 6 principaux enseignements :

1. Les mouvements « libres et ouverts », et ceux ancrés dans une dynamique de « communs numériques » participent aujourd’hui rapidement et justement à répondre aux besoins révélés quotidiennement par la crise sanitaire et sociale.

2. La croissance du nombre de « communs numériques » permet d’imaginer une société structurée non pas autour de la détention d’une technologie, mais au contraire autour de la capacité des acteurs à travailler ensemble et à créer de la valeur en commun.

3. L’attrait fort des modèles collaboratifs ouverts se retrouve confronté à une acculturation et une éducation encore insuffisante des acteurs souhaitant collaborer.

4. Le développement d’une économie pérenne repose sur une sensibilisation aux enjeux juridiques et socio-économiques sous-jacents, afin d’assurer que ces nouveaux équilibres s’appuient sur des règles suffisamment consensuelles, claires et comprises.

5. Les technologies numériques essentielles doivent être des « communs numériques » bâtis par des communautés respectueuses de la liberté et de leurs droits fondamentaux. Cette solution est plus longue, mais atteignable par nos sociétés si elles en prennent la mesure.

6. Plus l’environnement, le contexte, les sujets montent en complexité, plus il devient essentiel de donner de nouvelles capacités d’actions et des moyens aux communautés distribuées, de se doter ainsi de nouveaux processus collectifs pour débattre, choisir et agir.

Site web « Covid-19 – Pour du libre et de l’open en conscience », mars 2020.